mercredi 4 mars 2009

Pas de pensée ni de situation unique

De même qu’il n’y a pas de pensée unique dans le milieu béké, il y a n’y a pas de situation unique en milieu béké.

Tous les békés ne sont pas de riches propriétaires industriels planteurs ou commerçants.

Le groupe béké est fortement stratifié autour de trois sous groupes. Le premier est l’étroit groupe supérieur constitué de ceux qui se réclament d’un « nom de famille ancienne », d’une « respectabilité », et de la « fortune ». A l’autre extrémité le groupe des békés pauvres dont les familles sont parfois encore plus anciennes. Pourtant certains sont dans une vraie précarité. Ils n’ont pas fait l’objet du film de Canal+. Un groupe intermédiaire le plus nombreux aspire a monter dans la hiérarchie sociale par le revenu ou par le jeu des alliances. Les montées ou les descentes dans la stratification sociale se font par le jeu de récompenses ou de sanctions sociales au sein du groupe.

Un fonctionnement implicite de l’ensemble du groupe béké veut que ceux qui professent des opinions ou adoptent des comportements par trop éloignés de ceux du groupe ou qui refusent d’accepter comme acquise une hiérarchie imposée s’exposent à une exclusion qui si elle est assortie de sanctions économiques peut être très difficile à supporter.

Cependant ceux qui sont ainsi exclus parce qu’ils ont fait une tentative de faire bouger leur groupe de l’intérieur ne trouvent pas forcément une autre place au sein de la société martiniquaise, ou sont renvoyés dans leur groupe d’origine à la première difficulté. Et c’est là toute la complexité de la situation martiniquaise.

Ce qui aurait du permettre au groupe béké de se répartir au sein de la société martiniquaise selon d’autres critères que la mono-couleur, est peut être empêché par la réaction de la société martiniquaise non béké. Que signifie ce refus de les accepter sinon une autre forme d’exclusion?

Cette situation et ces comportements posent donc la question de la place de non pas une mais de deux formes de racisme dans la société martiniquaise d'aujourd'hui et de la nécessité de les combattre par tous les moyens. Il faut en être conscient.

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